INVENTER MAIS NE PAS REVER

200 INVENTIONS A SON ACTIF

 
L'inventeur DUMAS Claude partage son expérience de son invention.

 

      questions à Claude Dumas, inventeur  - LEMONDE.FR | 09.05.10 

"En dehors du prix Lépine, aucune aide n'est donnée à l'invention"

 

En vue du 109e prix Lépine, décerné samedi 8 mai à la Foire de ParisClaude Dumas présente un tabouret pliable en un mouvement et une table accordéon. L'ancien prêtre converti ébéniste a réalisé le rêve de son père : accéder au renommé prix Lépine. A son actif, il a une centaine de récompenses, dont le prestigieux prix du président de la République décroché en 1991 pour son escalier escamotable.

Un lit à piston qui s'adapte à la forme corporelle, une table télescopique pour dix-huit personnes... Où trouvez-vous toutes ces idées ?

 

Mon père était inventif. Il m'a beaucoup appris. J'ai également des capacités pour faire deux choses simultanément. Ce qui me laisse du temps pour réfléchir à des solutions aux petits tracas quotidiens. J'ai réalisé des inventions dans tous les secteurs. En ce moment, je recherche beaucoup autour de l'économie de place. Je me suis intéressé à ce problème en livrant des meubles chez mes clients. Il était difficile de les faire rentrer dans leurs petits appartements. J'essaye donc de réduire le volume de mes meubles.

Avec plus de deux cents inventions à votre actif, avez-vous le temps de continuer à faire tourner votre atelier d'ébéniste en  Bourgogne ?

C'est indispensable ! Un inventeur privé doit s'autofinancer. Les bénéfices de la vente de meubles me permettent d'inventer. En France, en dehors du prix Lépine, aucune aide n'est donnée à l'invention. Le Lépine, ce n'est pas une aide pécuniaire mais une estrade où l'on expose des idées nouvelles.

Les bonnes idées sont-elles reprises ?

Toutes mes inventions ont été copiées. La copie au concours Lépine est très importante. Je n'ai pas les moyens de déposer un brevet. Et d'ailleurs, pour qu'il y ait un brevet, il faut une innovation technologique et pas seulement une nouvelle forme. Je leur donne seulement le statut de modèle protégés auprès de l'Institut national de la propriété industrielle. Ensuite, je n'ai pas les moyens financiers de poursuivre ceux qui me plagient. J'abandonne mes inventions, ce qui me pousse à en concevoir d'autres. Il y a vingt ans, j'avais une petite année pour commercialiser mes modèles avant d'être copié. Maintenant, avec les outils technologiques, mon invention est reprise dans les deux mois qui suivent sa présentation.

Propos reccueillis par Caroline Venaille

Date de mise à jour: 
Jeudi, Janvier 27, 2011

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